Le hasard des « petites choses » qui font que de plus « grandes choses » se produisent c’est cool quand ça arrive hein ?!

La petite histoire

Cela fait un moment que je pensais reprendre la photographie instantanée mais de manière assez épisodique, étant donné le temps que je consacre à la couture depuis le début de l’année.
Avec la démocratisation et la simplicité de ce que propose Fujifilm en matière de caméra et de film instantané, je gardais dans un petit coin de ma tête la possibilité d’investir chez eux une petite centaine d’euros, pour le plaisir et parce que je trouvais pratique et sympa l’idée de garder une trace photo imprimée à ranger dans un carnet de chacun des projets que je cousais. Quand il m’arrive de coudre 3 ou 4 (voir plus) de vêtements par semaine, avec des moyennes de 8 à 10h (voir plus parfois) de boulot, même si j’y vais tranquillement, généralement l’envie de prendre des photos travaillées ou un minimum jolies n’est jamais vraiment là; et puis une fois le vêtement fait et moi bien reposée, forcément, je couds autre chose ou j’étudie, et c’est la boucle, jamais de photo… Bref. Le film instantané ça me semblait sympa pour combiner l’utile au très agréable. Et puis un investissement en chassant un autre, j’ai laissé ça de côté. Lorsque mon frère m’a annoncé qu’il allait se marier j’ai repensé de suite à ça, l’occasion était bien trouvé : quoi quand où comment ? je savais qu’il était temps de m’en procurer un. Les vacances d’été passent, un peu difficiles mais c’est une autre histoire; je réussi à voir ma mère que je n’ai pas pu voir depuis longtemps et qui évolue un petit peu dans le milieu de la brocante, elle avait ramené avec elle une petite caisse avec quelques appareils argentiques qui n’ont vraisemblablement jamais intéressé personne en se disant que je pourrais faire peut-être quelque chose avec. Effectivement, il y a 2 ou 3 vieilleries qui bien sûr restent intéressantes du point de vue de l’histoire de l’industrie mais question exploitation c’est très limitée quand ce n’est pas inexploitable tout court. MAIS, mais… il y avait un autre appareil dans cette caisse. Je distingue que c’est du fujifilm, de l’instant caméra, la mention INSTAX 100. Bingo ! C’était peut-être ce qu’il me fallait. Un hasard réalisé sans trucage. Alors petit big-up à ma Maman qui ne pouvait même pas savoir que je réfléchissais à en acheter un, tout est tombé pile poil. Restait plus qu’à tester la machine pour ne pas se faire de fausses joies et rater de beaux moments le jour J.

Instax 100

L’inspection

L’inspection est plutôt rapide: le boitier est très propre pour son âge et son conditionnement, le compartiment à piles est lui aussi dans un bel état, RAS. Le verre avant de l’objectif présente des rayures (un enfant a joué avec ?), bon à voir. La partie électronique semble fonctionner parfaitement, le flash se charge bien et inonde de sa lumière une fois appuyé sur le déclencheur. Je vois en outre que même fabriqué en 1998 il reste compatible avec du film toujours fabriqué aujourd’hui. Tout semble rouler, il n’y a plus qu’à rentrer avec de vacances et acheter ces fameux films, du Fujifilm en format Wide.

Le Test

Il faut savoir que c’est un appareil complètement automatique lorsqu’il n’a pas été hacké. Mise à part une légère correction d’exposition possible +1 0 -1, ici indiqué « Lighten » « I » « Darken », il n’y a aucun choix de réglages possibles, c’est la cellule qui mesure tout à notre place. Vous me direz c’est pratique, peu de chance de se rater et je suis d’accord… maintenant pour les adeptes du tout manuel c’est archi frustrant. Ah tiens, j’ai dit frustrant ? Et bien parlons du flash ! Il est là, pour le meilleur et pour le pire, on ne peut pas le désactiver. Encore une fois, c’est la cellule qui décide. Vous aussi vous aimez les beaux clairs obscurs ? Ça à l’air compliqué… Alors est-ce que rapidement on peut le cacher ? Mais quid de la cellule qui prendra une mesure erronée car associé à l’apport de lumière du flash en environnement sombre et donc grand risque de rater son cliché ? Je n’en sais pas plus pour le moment, pas assez d’essai à mon actif dans ce sens. L’ouverture de l’objectif est aussi toute petite, la focale est donné à 14 et on ne peut pas vraiment se fier au 800ISO inscrit sur la boite du film si j’en crois ce que j’ai lu. Toujours dans la frustration, le viseur. Sa position sur la gauche n’est pas la plus optimale on est d’accord… (c’est exactement pareil pour le modèle toujours en vente aujourd’hui d’ailleurs) mais surtout, il y a un léger décalage entre ce que l’on voit à travers et ce que l’on photographie vraiment (en réalité un peu plus large). Pas cool quand on prend du temps sur un cadrage bien spécifique.

Passons au visuel, aux 9 photos que j’ai prise, et à toujours presque autant de bla-bla.

Pour poser un peu le cadre, on est en après-midi, dernier jour d’Aout, beaucoup de soleil au début pour finir par un temps très nuageux. J’ai utilisé une pellicule dont la date de péremption était encore valide (2024-04).


Photo 1

Photo 1 – Instax 100 – Fujifilm Wide Couleur

J’ai voulu directement rentrer dans le vif du sujet que je préfère, le clair-obscur donc. On est en début d’après-midi, les rayons du soleil sont bien forts, on est en intérieur dans mon salon, j’entrouvre le rideau sur le côté droit de quelques centimètres, je règle l’appareil sur « Darken » afin, je pensais, d’avoir une obscurité plus prononcée et donc un clair bien localisé… et PAF, le flash. La photo est sombre (logique) et est en même temps recouverte un peu partout d’un léger voile de lumière, les couleurs grisonnent. On ne distingue même plus vraiment la lumière naturelle qui vient de la droite par le rideau. Bref, un bon gros raté. J’ai pris une autre photo à l’Iphone et sans flash, le cadrage est différent mais voilà à quoi je voulais m’attendre. Pas grand chose à voir…

Exemple lumière naturelle sans flash, photo prise à l'Iphone.
Exemple lumière naturelle sans flash, photo prise à l’Iphone.

Photo 2

Photo 2 – Instax 100 – Fujifilm Wide Couleur

Toujours en intérieur mais cette fois avec les rideaux grands ouverts, la lumière est diffuse, le réglage est en mode normal « I » et le flash s’est déclenché. Bon, le cadrage est foireux mais c’est bien moins raté, c’est même assez bon dans l’ensemble. Les couleurs sont fidèles malgré le joli filtre que crée la chimie fujifilm et le contraste m’est fort sympathique à l’œil. Peut-être des blancs un peu trop intenses à mon gout.


Photo 3

Photo 3 – Instax 100 – Fujifilm Wide Couleur

Changement total, on est en extérieur, la lumière est tranchante, je me règle en mode « Darken ». Aucune idée si le flash s’est déclenché ou non. Alors avis perso complètement subjectif, la teinte chaude est plaisante mais je ne suis pas fan de l’ambiance « cramée » et très saturée.


Photo 4

Photo 4 – Instax 100 – Fujifilm Wide Couleur

Pas de réglage particulier sur celle-ci. On a un avant plan dans l’ombre et un arrière plan presque brulé. Les blancs ont une dominante très bleue alors que les rayons du soleil était toujours très tranchants malgré les quelques nuages à l’arrière. Cela lui donne une teinte assez froide je trouve pour une photo en extérieur en fin d’Aout dans des conditions aussi ensoleillées. L’ardoise du toit des Grands Moulins au fond est d’ailleurs complètement bleue.


Photo 5 et 6

Photo 5 – Instax 100 – Fujifilm Wide Couleur

Un réglage « Darken » pour celles-ci. On est en semi-intérieur pour la première, une toute petite chapelle sur le devant avec deux ouvertures sur les côtés. Les rayons n’y passent pas directement à cette heure donc ça reste très diffus. Ici on touche du doigt le soucis entre le cadrage réel et ce que l’on voit dans le viseur; le plan que j’avais cadré était bien plus serré, le « slip » de Jésus ainsi que la courbe au bas de la croix ne faisait pas partie du cadre. La deuxième photo est à l’extérieur de la chapelle en brique, encore une fois le ton bleu domine et fait tendre le marron de la brique fortement vers le violet.

Photo 6 – Instax 100 – Fujifilm Wide Couleur

Photo 7 et 8

Photo 7 – Instax 100 – Fujifilm Wide Couleur

Pas de réglage particulier. Le ciel était devenu très nuageux voir presque orageux et la lumière n’était plus que diffuse. Pour la photo 7, en comparaison avec la photo 3 qui était assez chaude, ici les verts bleuissent. Cela reste quand même assez naturel. Sur la photo 8, avec des verts bien plus différents, les beiges des herbes, les marrons et les gris de la caillasse il y a un peu plus de reliefs mais la photo reste toujours très froide avec un ciel bien cramé et des aberrations bien bleues.

Photo 8 – Instax 100 – Fujifilm Wide Couleur

Photo 9

Photo 9 – Instax 100 – Fujifilm Wide Couleur

Ici je me suis mise en réglage « Darken », comme le plan me semblait assez plat j’espérais lui apporter un peu plus de contraste. C’est assez réussi selon mes gouts, j’aime beaucoup les ombres dans les verts et marrons chauds et le petit crâne du pauvre animal qui reposait ici se distingue bien et n’est pas cramé.

Conclusion

J’ai du mal à me prononcer après seulement 9 photos et je vais continuer à tester l’appareil, notamment voir si il n’est pas possible de cacher son flash et à travailler à un clair obscur correct. J’ai de la pellicule N&B aussi. En tout cas le film Fuji semble stable en condition normale et les couleurs sont reproduites fidèlement malgré un léger filtre qui peut parfois donner une atmosphère qu’on aime ou non. C’est moins étrange que la chimie Polaroïd, c’est vraiment 2 styles complètements différents et j’aime beaucoup les deux. J’aimerai bien tester quelques filtres aussi. Si vous avez des conseils ou des liens, n’hésitez pas !

Un épisode 2 du test est fort probable. D’ici là, bonjour chez vous les copains !

Pour aller plus loin si cela vous intéresse voici quelques liens de ressources que j’ai trouvé sur le net de spécialistes ou amateurs passionnés :